Nous avons accéléré notre périple pour être présent afin de fêter le Pâques Orthodoxe avec Slavina. Même si elle n’est pas pratiquante, elle va nous faire découvrir les traditions bulgares qui lui sont chères et par la même occasion sa ville natale qu’est Sofia.


Le Pâques orthodoxe dure quatre jours (du vendredi au lundi), le premier et le troisième jour étant exempts de toutes tâches ménagères.

Au petit matin, nous dégustons une des spécialités bulgare: le Banitsa, composé de fêta, d’oeufs et de pâtes filo. Un régal! Il est temps de colorer les oeufs de Pâques qui sont de vrais oeufs de poules que l’on cuit durs. Ils sont trempés dans des bols de colorants alimentaires de couleur rouge, jaune, vert et bleu. Le premier oeuf peint est rouge et sera celui gardé tout au long de l’année jusqu’au Pâques prochain afin de connaitre le présage pour l’année suivante. Celui de cette année que Toti vient de peler est mitigé. Nous faisons des oeufs multicolores grâce à du coton et Flo s’essaie à des oeufs tricolores. Nous les enduirons ensuite d’huile pour les rendre brillants et les protéger. C’est magnifique!


A midi, nous mangeons à nouveau une spécialité bulgare, le tarator: du concombre (très consommé en Bulgarie), du yaourt et de l’aneth. Slavina a pour habitude d’y rajouter de l’eau à l’image d’une soupe froide. En dessert, elles nous régaleront de petits gâteaux roulés de Pâques et de glaces crémeuses russes.

Un tour au parc de jeux très agréable et l’heure du dîner a déjà sonné avec une moussaka bulgare à base de viande et pommes de terre, agrémentée d’une bonne salade et de la fêta locale!

Tandis que Flo couche les enfants, nous veillons entre filles pour attendre le départ peu avant minuit de la traditionnelle messe de Pâques suivie des trois tours d’église avec le cierge allumé. Pour l’occasion, Candice sera de la partie bien que fatiguée, elle souhaitait participer à cet événement. Il y a beaucoup de personnes qui se pressent autour de l’église pour effectuer cette tradition et tenter de ramener à la maison le cierge bénit encore étincelant. Ce fut un moment chaleureux et empli d’humanité. Merci!


Le Dimanche de Pâques est là. Il n’y a pas la traditionnelle chasse aux oeufs mais la traditionnelle bataille des oeufs dont tout le monde a pris part lors du petit déjeuner. Chacun choisit son oeuf et un partenaire de combat: on entrechoque les oeufs une fois par « la tête », une fois par « la fesse » et celui qui se fend peut casser son oeuf et le manger en le saupoudrant de Samardala. Celui qui a gagné continue avec le victorieux d’à côté et ainsi de suite. Ce matin-là, Candice fut la grande gagnante, prête à en remettre son titre en jeu le soir-même avec qui voudra! Il y a au total 30 oeufs, du coup ça fait beaucoup de batailles et beaucoup d’œufs mangés en peu de temps. Nous mangeons les coutumières brioches dont la kozunak, cuisinée par Toti, un délice.


Pour digérer cet exquis petit déjeuner, nous partons à l’assaut de Sofia avec notre guide local. Via le métro nous débouchons assez vite en plein centre ville pour découvrir une cité marquée par l’Histoire et les civilisations successives: Thraces, romains, ottomans..et plus récemment soviétiques. Une liste non exhaustive de notre visite fort agréable de cette ville qui vaut le détour:

  • la monumentale cathédrale au style néo-byzantin Alexander-Nevski avec ses énormes dômes dorés nous en met plein la vue. C’est l’une des plus grande cathédrale orthodoxe dans le monde. Son intérieur est grandiose, peint des murs au plafond et ornée d’une multitude d’icônes.
  • La statut du lion qui veille sur la flamme des anciens combattants,
  • La basilique Sveta Sofia en briques rouges datant du 6ème siècle et ayant donné son nom à la ville (auparavant Serdica). A l’intérieur, on baisse le regard sur les vestiges antiques et à l’extérieur on lève les yeux sur sa cloche suspendue à un arbre!
  • Les imposants bâtiments et monuments de l’air soviétique
  • L’église rotonde Saint George, le plus ancien édifice de la cité datant du 4ème siècle. Pour la découvrir, il faut passer sous l’arche du bâtiment de la présidence qui l’encercle. Contraste assez saisissant!
  • Le beau théâtre National Ivan Vasov donnant sur des fontaines à jets et un parc fleuri de tulipes du plus bel effet! On y trouve une institution du parc: les joueurs d’échecs assis maladroitement sur des bancs!
  • Les bains centraux convertis en musée mais où l’eau chaude thermale jaillit encore des fontaines. C’est pour cette eau que les Traces ont décidé d’installer leur campement en ces lieux plusieurs siècles avant JC.

Nous visitons également l’église orthodoxe russe et la mosquée. Que de contrastes dans les différents lieux de culte mais toujours la même sérénité qui s’en dégage.


Au moment de rejoindre le métro, mes oreilles sont happées par une musique. A quelques pas de là, des personnes se sont réunies pour fêter Pâques autour de danses traditionnelles Bulgares. Aaron accompagné de Slavina s’empresse de les rejoindre, suivi de peu par Candice. Que c’est entrainant!


Le lendemain, nous partons à l’assaut, par une route chaotique pavée, de la montagne Vitocha, havre de nature aux portes de Sofia. Nous montons jusqu’au monastère de Dragalevtzi et faisons une marche fort agréable dans la forêt entre torrents et point de vue sur Sofia. Le copain et les deux nièces de Slavina sont de la partie.



En soirée, j’accompagne Slavina pour l’une de ses répétitions ouvertes au public de théâtre d’improvisation chanté. Je suis contente de découvrir cet univers où se mêle bonne humeur, mélodie du piano et fausses notes! Les deux heures passent en un clin d’oeil tellement c’est communicatif alors que je ne saisis aucun mot! Merci pour ce partage d’une de tes passions!


C’est après un bon marché de fruits, légumes, fromages et viandes, traduit par Slavina que nous reprenons notre route pour découvrir la Bulgarie un peu plus au Sud. A savoir que la monnaie locale est le Lev ou les Leva.


Un grand merci à toute la famille pour votre accueil et vos bons mets!